Version originale des « mondines »
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Alla mattina appena alzata
O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao, ciao
Alla mattina appena alzata
In risaia mi tocca andar
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E fra gli insetti e le zanzare
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
E fra gli insetti e le zanzare
Un dur lavoro mi tocca far
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Il capo in piedi col suo bastone
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Il capo in piedi col suo bastone
E noi curve a lavorar
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O mamma mia o che tormento
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
O mamma mia o che tormento
Io t'invoco ogni doman
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Ed ogni ora che qui passiamo
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Ed ogni ora che qui passiamo
Noi perdiam la gioventù
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Ma verrà un giorno che tutte quante
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Ma verrà un giorno che tutte quante
Lavoreremo in libertà.
Traduction de la version ancienne des ouvrières qui repiquaient le riz
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Le matin, à peine levée
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le matin, à peine levée
À la rizière je dois aller
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Et entre les insectes et les moustiques
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et entre les insectes et les moustiques
Un dur labeur je dois faire
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Le chef debout avec son bâton
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le chef debout avec son bâton
Et nous courbées à travailler
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O Bonne mère quel tourment
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
O Bonne mère quel tourment
Je t'invoque chaque jour
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Et toutes les heures que nous passons ici
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et toutes les heures que nous passons ici
Nous perdons notre jeunesse
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Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes
Nous travaillerons en liberté.
Origines
Comme cela se passait très souvent, les paroles ont été écrites fin 1944 sur la musique d'une chanson populaire qui préexistait, au début du XXe siècle .
Nous vous proposons les deux textes, assez proches par la musique, le rythme, mais aussi l’esprit et les émotions.
A l’origine, la version ancienne était située dans un lieu et un travail bien particulier. C’est une chanson de travail et de protestation piémontaise. Elle exprime la protestation des mondine, les saisonnières qui désherbaient les rizières d'Italie du Nord et y repiquaient les plants de riz, contre les dures conditions de travail : les femmes devaient rester courbées toute la journée,
dans l'eau jusqu'aux genoux, sous le regard et les brimades des surveillants.
Les conditions de travail et de vie des mondines sont illustrées par le film Riz amer de Giuseppe De Santis, chef-d'œuvre du néoréalisme italien. Cette chanson dénonçait leurs dures conditions de travail, c’est une chanson qui exprime l’oppression, la souffrance subie, mais aussi l’énergie d’une révolte, la force d’une détermination et l’espoir d’une libération. L’espoir évoque une
victoire obtenue par les mondines, une réduction du temps de travail journalier à 8 heures par une loi de 1908. Rappeler combien fut longue et coûteuse la lutte pour des conditions de vie et de travail aujourd’hui considérées comme simplement décentes, est un des intérêts de cette remontée aux origines des chansons.
Bella ciao est l’une des chansons les plus connues dans le monde dans le répertoire des mobilisation pour la liberté. C’est après la guerre, et dans les années 60 qu’elle a reçu un très grand nombre de traductions (une quarantaine).
Elle continue d’accompagner des manifestations, des cérémonies, prenant toujours le sens d’un engagement à la solidarité et à la
résistance, quel que soit le sujet de la mobilisation.